MessageSujet: Entraînement de Tulric Sam 8 Fév - 16:07
Le soleil brillait sur la cour. Un jour magnifique pour massacrer des épouvantails. Je n'avais pas encore eu le temps d'essayer mon morgenstern, entre les tracasseries administratives au château, et l'envie d'aller voir mon village. J'avais jamais eu le temps d'y rester plus d'une heure depuis que j'avais intégré cette fichue troupe d'élite. Mon frère m'y a d'ailleurs annoncé une bonne nouvelle : le château allait peut-être lui commander des gants de combat! Rien n'était conclus pour l'instant, mais il avait l'air optimiste. C'était une de mes armes préférés quand j'étais gosse, mais le château n'acceptait que certaines armes à l'époque, et jugeait les gants trop hasardeux.
En attendant que ça se fasse, j'avais un nouveau joujou à essayer. C'était surtout pour m'amuser, ma musculature n'était pas vraiment adaptée... Ce genre d'armes va mieux pour des bourrins, et moi, je suis plutôt mince et agile... Mais j'aimais quand même les grosses armes. C'est rigolo d'essayer de les soulever, et de les laisser s'écraser sur un bonhomme de paille juste après! Dire que j'avais cru que ces dernières années m'avaient rendu plus mature... Il m'a suffi de cinq minutes avec Fiolsvinn pour redevenir un vrai gamin.
Mon morgenstern s'abattit avec fracas à deux ou trois reprises sur le sol, histoire de m'échauffer un peu... J'essayai ensuite de le faire dévier de sa trajectoire sans faire croire que je m'entraînais au lancer de marteau, avant de me laisser porter par quelques coups de taille bien brutaux vers un épouvantail. Dès que mon arme décollait du sol, son mouvement m'entraînait vers l'avant. Je fauchai enfin mon premier bonhomme. J'avais toujours ri quand on me disait que les morgenstern pouvaient défoncer les plus solides armure. D'un coup, ça m'étonnait moins. Des échardes de bois volaient en tous sens, la paille, on en parle pas, et les vieux torchons qui tenaient la paille s'étaient effilochés et enfiles partout sur mon arme. Il ne restait rien qu'un bout de bois dans le sol, le carré de tissu qui lui avait servi de tête et de la poussière.
Une idée tordue me vint ensuite. Je pouvais peut-être me servir de la force centrifuge pour manipuler cette arme... Je m'essuyai les mains, pour que le manche de mon morgenstern ne m'échappe pas. Je posai son extrémité sur une pierre qui affleurait, et je me mis à tourner sur moi-même. Je devais imprimer une violente secousse des épaules et des hanches pour qu'il décolle du premier coup. Il fallait ensuite continuer de tourner sans s'arrêter. Je plantai soudain, en poursuivant mon geste des épaules, et ramenai le morgenstern plus en l'air. Il m'emporta carrément avec lui! À son apex, je donnai encore un coupe de hanche. L'arme m'entraîna dans sa chute en une vrille infernale, que je stabilisai pour qu'elle atterrisse à pic sur la tête d'un autre épouvantail. Il n'en resta qu'un impact dans le sol... Mais mes épaules n'avaient pas vraiment apprécié le choc. Je fis une pause avant de poursuivre ma danse folle en pulvérisant un épouvantail quand l'envie me prenait.